Please note that the following document, although believed to be correct at the time of issue, may not represent the current position of the CRA.
Prenez note que ce document, bien qu'exact au moment émis, peut ne pas représenter la position actuelle de l'ARC.
Principales Questions:
Est-ce que le montant reçu pour l'annulation de contrats de converture, fixant d'avance le taux de change, doit être considéré comme un revenu ou un gain en capital?
Position Adoptée:
Aucune
Raisons:
Question de fait.
XXXXXXXXXX 2003-004812
A. St-Amour, CA
Le 23 février 2004
Maître,
Objet : Traitement fiscal - annulation de contrats de couverture
La présente est en réponse à votre lettre du 5 novembre 2003 par laquelle vous nous demandez le traitement fiscal d'un montant reçu par une société lors de l'annulation de contrats de couverture fixant d'avance le taux de change applicable à une somme d'argent. Ces contrats ont pour principal objectif d'offrir une certaine protection pour la conversion en dollars canadiens des revenus obtenus lors de la vente de ses produits manufacturés à des clients américains.
Particulièrement, vous désirez savoir si le montant reçu est considéré comme un revenu d'entreprise ou comme un gain en capital. Dans votre lettre, vous avez mentionné que vous croyez que l'annulation de l'opération de couverture constitue une vente des droits en vertu du contrat et doit être considérée comme un gain en capital plutôt qu'un revenu d'entreprise. À votre avis, votre situation se distingue de la politique de l'Agence qui prévoit qu'un gain ou une perte de change lors de la vente de biens manufacturiers est considérée comme étant du revenu d'entreprise.
Nos commentaires
La situation décrite dans votre lettre nous apparaît être une situation réelle impliquant des contribuables. Tel qu'il est mentionné au paragraphe 22 de la circulaire d'information 70-6R5 du 17 mai 2002, nous avons comme pratique de ne pas émettre d'opinion écrite concernant des transactions projetées autrement que par voie de décisions anticipées. Par ailleurs, lorsqu'il s'agit de déterminer si une transaction complétée a reçu le traitement fiscal adéquat, la décision en revient d'abord à nos bureaux des services fiscaux. Nous pouvons toutefois offrir les commentaires généraux suivants, qui, nous l'espérons, vous seront utiles.
Les tribunaux ont établi qu'un montant reçu par un contribuable en remplacement de l'exécution d'un contrat d'entreprise peut, selon les circonstances, être considéré comme du revenu d'entreprise ou comme du capital. Cette question nécessite un examen des faits particuliers de chaque cas. Dans la cause Canadian National Railway Company 88 DTC 6340 (CF-DPI), la cour a résumé les principes légaux qui ont été établis par les tribunaux pour faire cette détermination. Essentiellement, il est nécessaire de déterminer la fin véritable pour laquelle le montant a été reçu ainsi que son effet. Par exemple, pour inclure le montant reçu dans le revenu, on doit établir que le paiement remplace la non réception d'une somme qui aurait constitué un revenu d'entreprise si elle avait été reçue conformément au contrat et que l'annulation du contrat n'a pas détruit ou paralysé sensiblement toute la structure de l'exploitation de l'entreprise. Dans l'affaire Canadian National Railway, le juge Strayer a résumé la jurisprudence en ces termes :
"There is much jurisprudence on the question of whether compensation paid on the occasion of the termination of some business arrangement is capital or income. To a large extent each case turns on its own facts. It appears to me that there are two aspects which a court must consider in examining such a situation retrospectively: was the purpose of the payment to replace capital or income; and, whether or not the purpose can be reliably determined, was the effect of the payment to replace capital or income? It appears to me to be a dual test because the purpose may not be discernible, or it may not be reliably discernible in the sense that parties to settlements should not, by misstating the real purpose, determine the tax consequences of the receipt of such compensation. It is therefore necessary to look at both purpose and effect.
With respect to purpose, the essential question is to determine what the compensation - whether paid pursuant to a contract, a court award of damages, or otherwise - is intended to replace. (See e.g. London and Thames Haven Oil Wharves Ltd. v. Attwooll (1967) 2 All E.R. 124 (CA); followed in H.M. v. Manley, 85 DTC 5150 (FCA).) In some cases the contract providing for compensation may be clear (See e.g. Commissioners of Inland Revenue v. Fleming & Co. (Machinery), Ltd. (1951 33 T.C. 57 (Ct of Sess.) The measure employed for calculating compensation is not always determinative: potential lost income may be taken into account in calculating a capital sum to be paid. Nor on the other hand does the fact that an amount is paid as damages for breach of a contract necessarily make it a capital sum and not income. On the contrary it appears to me that whatever the source of the legal right to the compensation, be it the contract or the law of damages, the substantive issue is: what is this amount intended to replace?
With respect to the effect of the termination of the business arrangement and the role of compensation in respect thereto, I believe the two possibilities are well expressed in the judgement of Lord Russell in the Fleming case, at page 63:
"When the rights and advantages surrendered on cancellation are such as to destroy or materially to cripple the whole structure of the recipient's profit-making apparatus, involving a serious dislocation of the normal commercial organization and resulting perhaps in the cutting down of the staff previously required, the recipient of the compensation may properly affirm that the compensation represents the price paid for the loss or sterilization of a capital asset and is therefore a capital and not a revenue receipt... On the other hand, when the benefit surrendered on cancellation does not represent the loss of an enduring asset in circumstances such as those above mentioned where for example the structure of the recipient's business is so fashioned as to absorb the shock as one of the normal incidents to be looked for and where it appears that the compensation received is no more than a surrogatum for the future profit surrendered the compensation received is in use to be treated as a revenue receipt and not a capital receipt".
(...)This can hardly be seen as the destruction NAR's whole "profit-making apparatus" or even "the serious dislocation of the normal commercial organization" of the NAR, to use the terms employed by Lord Russel in the Fleming case. Considering the contractual arrangements themselves, their termination was hardly the destruction of an "enduring asset". The contracts which NAR had with Bechtel and with Pe Ben were trading contracts of a relatively short duration. At most they would have run for five years and were terminable at any time.
(...) Thus I conclude, as was said in the Fleming case, that this compensation provision in the contract was in purpose and effect to enable NAR to "absorb the shock as one of the normal incidents to be looked for" and that the compensation received was "no more than a surrogatum for the future profits surrendered".
Ces principes ont aussi été appliqués subséquemment par les tribunaux dans les causes Pe Ben Industries Company Limited 88 DTC 6347 (CF-DPI) et Shcofield Oil Ltd. 89 DTC 5128 (CF-DPI) (confirmé par 92 DTC 6022 (CFA). Dans la cause Shcofield, le juge Strayer a dit :
"While I agree that the measure employed for calculating compensation is not necessarily determinative of the nature of the payment actually made it is certainly a factor which can be taken into account in characterizing that payment.
I am equally satisfied that the effect of this payment was not to compensate the plaintiff for the destruction of "the whole structure of the recipient's profit-making apparatus..." as referred to by Lord Russell in the passage quoted above, but was rather a "surrogatum for the future profits surrendered..." as he said."
Tel qu'il a été démontré dans l'affaire Canadian National Railway, la nature du revenu n'est pas affectée par la durée du contrat (voir aussi F.A. Stewart Jones 63 DTC 964 TAB où le contrat avait une durée de 30 ans).
Par conséquent, des montants reçus pour la non exécution des droits en vertu d'un contrat ne sont pas nécessairement des montants caractérisés à titre de capital. L'analyse ci-dessus démontre que les tribunaux ont spécifié que, lorsqu'il s'agit de montants reçus en vertu d'un contrat d'entreprise, on doit considérer, selon les circonstances, ce que ces montants remplacent. Le juge Strayer a bien résumé cette question dans la cause Pe Ben comme suit :
"Nevertheless, as I indicated in the Canadian National Railway case, I do not consider that the question of whether the payment was simply " on termination ", or was " for termination " and thus liquidated damages, is determinative of whether that payment is capital or income in the hands of the recipient. One must look to see what loss was being compensated, that of capital or that of income."
Nous désirons aussi porter à votre attention que la Cour suprême a statué (voir les affaires Shell et Canderel) que la façon dont une transaction est inscrite selon les principes commerciaux reconnus, dont les PCGR, n'est pas déterminante quant au traitement sur le plan fiscal. Ainsi, les méthodes comptables n'établissent pas, en elles-mêmes, des règles de droit en matière d'impôt sur revenu mais sont des outils d'interprétation qui pourraient influencer le calcul du revenu dans des cas précis selon les faits relatifs à la situation du contribuable. Nous sommes d'avis que dans une situation comme la présente, où conformément à la jurisprudence, il faut décider la nature du gain ou de la perte, aux fins fiscales, comme étant du revenu ou du capital, les PCGR ne sont pas applicables aux dites fins.
Les présents commentaires ne constituent pas des décisions anticipées en matière d'impôt sur le revenu et, tel qu'il est mentionné au paragraphe 22 de la circulaire d'information 70-6R5 du 17 mai 2002, ils ne lient pas l'Agence. Nous espérons cependant qu'ils vous seront utiles. Si vous avez des questions n'hésitez pas à communiquer avec nous.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de nos sentiments les meilleurs.
pour le directeur
Division du financement et des régimes
Direction générale de la politique
et de la planification
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