DUMOULIN,
J.:—Lé
2
décembre
1965,
la
Commission
d’appel
de
l’impôt
déboutait
le
ministère
du
Revenue
national
du
droit
d’ajouter
aux
revenus
déclarés
par
l’intimée
les
montant
ci-
dessous
:
Pour
l’année
fiscale
1955
|
...
|
$
105,028.99
|
Pour
l’année
fiscale
1956
|
|
1,339,913.52
|
Pour
l’année
fiscale
1958
_.
|
—
|
492,014.23,
|
|
au
total
$1,936,956.74
|
Le
ministre
interjette
appel
de
cette
décision.
La
question
controversée
réside
tout
entière
dans
la
classification
appropriée
de
cette
somme
considérable,
que
l’appelant
dit
être
des
profits
(income)
résultant
d’une
entreprise
ou
d’une
aventure
de
nature
commerciale,
au
sens
de
l’article
139(1)
(e)
de
la
Loi
de
l’impôt
sur
le
revenu
(S.R.C.
1952,
c.
148),
mais
qui,
selon
l’intimée,
résulterait
uniquement
de
l’augmentation
de
valeur
de
certains
lots,
avantageusement
situés,
vendus
dans
des
circonstances
particulières,
six
et
cinq
ans
après
leur
acquisition.
Industrial
Glass
Limited,
tire
son
existence
légale
d’une
charte,
octroyée
le
28
novembre
1946,
sous
l’empire
de
la
Loi
des
compagnies
du
Canada,
qui
l’autorisait
à
fabriquer
et
à
vendre
du
verre
pour
fenêtres
et
vitrines.
Un
industriel
et
financier
très
important,
Alexis
Nihon,
possédait
presque
toutes
les
actions
de
la
compagnie
dont
il
disposa,
dès
1949,
au
prix
de
plus
de
$3,000,000.
Le
problème
à
solutionner
découle
du
remploi
de
ce
capital.
Entre
1949
et
1957,
la
compagnie,
ayant
obtenu,
non
sans
difficulté,
un
permis
de
mainmorte
(mortmain
permit)
de
l’autorité
provinciale,
investit
cet
actif
pécuniaire
dans
l’acquisition
de
vastes
étendues
de
terrrains
en
banlieue
de
Montréal,
à
Lachine
et
à
Ville
Saint-Laurent.
Le
domaine
immobilier
de
l’intimée
atteignit
approximativement
le
chiffre
de
50,270,515
pieds
carrés,
tel
que
rapporté
au
paragraphe
10
de
l’admission
des
faits,
convenue
entre
les
parties,
pièce
A-3
de
ce
dossier.
Pour
le
besoin
de
cette
cause,
les
achats
et
reventes
de
terres
dans
la
paroisse
de
Saint-Laurent
sont
les
seuls
directement
concernés.
Il
s’agit
des
lots
478
et
479
du
cadastre
de
la
paroisse
susdite.
Le
13
septembre
1949,
la
compagnie
Industrial
Glass
acquérait
des
terrains
d’une
contenance
de
62.48
arpents
prélevés
à
même
le
premier
des
deux
lots
et,
le
15
août
1950,
elle
faisait
l’achat
d’une
superficie
de
51.13
arpents,
distraite
du
479
(paragraphes
6
et
7
des
admissions
de
faits).
Témoin
à
l’audition,
Alexis
Nihon
dit
qu’il
ignorait,
lors
des
transactions,
l’annexion
de
ces
terrains,
le
10
mars
1949,
à
la
municipalité
de
Ville
Saint-Laurent,
détail
assez
insignifiant,
puisque
nul
ne
saurait
reprocher
à
un
capitaliste
avisé
des
investissements
immobiliers
en
des
endroits
susceptibles
de
progression.
Je
me
demande,
parfois,
si
une
inconsciente
“
déformation
de
métier’’
n’inclinerait
pas
à
considérer,
avec
un
grain
de
suspicion,
la
recherche
normale
et
même
souhaitable
de
placements
avantageux.
Si
cette
impression
avait
quelque
fondement,
il
serait
opportun
de
revenir
à
une
meilleure
appréciation
de
la
réalité
et
de
la
loi.
Aucune
réglementation
restrictive,
communément
appellée
“zonage”,
ne
gênait
la
libre
disposition
des
lots
478
et
479
en
1949
et
1950
(admission
conjointe,
para.
6);
ils
demeuraient
disponibles
pour
toutes
affectations
commerciales
ou
industrielles
;
mais,
le
30
juin
1952,
Ville
Saint-Laurent,
par
son
règlement
numéro
239,
interdisait
l’utilisation
de
la
majeure
partie
de
ces
deux
terres
pour
toutes
fins
autres
que
celles
de
constructions
résidentielles
(admission
conjointe,
para.
12
et
la
pièce
R-21).
Cette
limitation
décrétée
par
la
mesure
civique
du
30
juin
1952
déjouait
les
projets
à
long
terme
dont
monsieur
Nihon
nous
fait
part
aux
articles
6
et
7
de
sa
réponse
à
l’avis
d’appel;
ces
procédures
étant
rédigées
en
anglais,
je
les
reproduis
textuellement:
6.
The
policy
of
the
Respondent,
to
which
it
has
consistently
adhered
since
1949,
has
been
to
lease
its
lands
on
a
long
term
basis
for
industrial
and
commercial
purposes,
usually
by
emphyteutic
lease,
under
which
the
lessees
pay
a
land
rent
over
the
period
and
construct.
their
own
commercial
or
industrial
buildings
on
the
land.
7.
All
such
acquisitions
were
made
for
the
purposes
of
obtaining
rental
revenue
through
leasing
of
the
properties.
The
Respondent
has
successfully
implemented
its
policy
and
has
thereby
developed
substantial
rental
revenues,
and
the
Respondent
has
consistently
refused
to
sell
any
of
the
property
acquired
by
it,
as
being
contrary
to
its
said
policy.
Ces
propriétés,
comprenant
plus
de
cinquante
millions
de
pieds
carrés,
furent
payées
aux
vendeurs
pratiquement
au
comptant,
sans
l’emprunt
d’un
dollar
à
la
banque
et
sans
une
seule
hypothèque.
Il
est
de
notoriété
publique
dans
le
milieu
des
affaires
à
Montréal
qu’Alexis
Nihon
dispose
de
capitaux
considérables
de
sorte
qu’il
peut
rester
indifférent
à
l’appât
de
gains
vite
réalisés.
Du
reste,
la
preuve
en
cette
cause
établit,
nous
le
verrons
tantôt,
la
mise
à
exécution
de
son
dessein
de
locations
à
baux
emphytéotiques,
pratique
fort
ingénieuse
qui
assure
à
son
auteur
un
rendement
des
plus
lucratif
et
l’éventuelle
retention,
à
titre
de
propriétaire
incommutable,
sans
aucune
indemnité,
des
constructions
érigées
par
les
locataires
durant
l’emphytéose.
Quand
la
compagnie
intimée
se
porta
acquéreur
de
partie
des
lots
478
et
479,
en
1949
et
1950,
déclare
le
témoin
Nihon,
il
n’y
avait
pas
d’immeubles
commerciaux
et
très
peu
d’industries
à
Ville
Saint-
Laurent;
mais,
présentement,
cette
localité
est
parsemée
d’un
nombre
toujours
croissant
de
bâtiments
industriels.
La
pièce
A-7,
produite
au
cours
de
l’enquête,
à
son
tableau
‘A”,
intitulé
‘‘Schedule
of
Land
Purchases’’,
retrace
la
réalisation
de
cette
politique
en
sa
phase
initiale;
les
vingt-cinq
achats
de
lots,
échelonnés
sur
une
période
de
temps
allant
du
ler
septembre
1949
au
26
octobre
1956.
Je
noterai
que
cette
dernière
liste
ne
concorde
pas
entièrement
avec
la
pièce
A-3
;
la
différence,
peu
significative
d’ailleurs,
consistant
dans
l’ajouté
d’une
acquisition
de
partie
du
504,
à
Ville
Saint-Laurent,
le
21
octobre
1959,
mais
réduisant
à
48,493,440
pieds
carrés
l’étendue
superficiaire
des
terrains.
Prenant
comme
base
admissible
d’appréciation
ce
patrimoine
terrien
de
48,000,000
de
pieds
carrés,
environ,
pendant
les
années
1955,
1956
et
1958,
examinons
les
baux
emphytéotiques
alors
consentis
par
Industrial
Glass,
les
cessions
accordées,
les
ventes
transigées
et
les
circonstances
qui
ont
pu
provoquer
l’acquiescement
de
l’intimée
à
ces
mutations
de
propriété.
Demandons-
nous,
ensuite,
si,
eu
égard
à
la
preuve,
l’interprétation
d’ensemble
de
l’appelant
serait
fondée,
qui
allègue,
aux
paragraphes
11
et
12
de
l’avis
d’appel
(Notice
of
Appeal)
que:
11.
The
Appellant
submits
that
the
Respondent
acquired
the
areas
of
lands
referred
to
in
para.
3
and
more
particularly
the
area
of
land
mentioned
in
para.
4
with
a
view
to
profit
by
turning
them
to
account
or
trading
in
them.
12.
The
purchase
by
the
Respondent
of
the
lands
mentioned
in
para.
4
and
the
subsequent
sale
of
the
said
lands
constituted
a
business
within
the
meaning
of
para,
(e)
of
s.s.
(1)
of
section
139
of
the
Income
Tax
Act
and
the
profits
therefrom
are
required
by
virtue
of
sec.
4
of
the
Income
Tax
Act,
to
be
included
in
the
Respondent’s
income
for
each
of
its
1955,
1956
and
1958
taxation
years.
Le
débat
est
done
clairement
exposé,
l’appelant
soutenant
que
la
constitution
de
cet
actif
immobilier
et
les
quelques
ventes
signalées
classent
la
compagnie
dans
la
catégorie
des
entreprises
de
commerce,
et,
partant,
imposables;
l’intimée
répliquant
que
son
objectif
n’est
pas
de
vendre
mais
de
louer
à
longues
échéances,
et
insistant
sur
les
pressions
et
menaces
qui
l’obligèrent
à
quelques
ventes.
LES
ACHATS
:
Nous
avons
précisé
ci-haut
les
dates
auxquelles
remonte
l’acquisition
par
Industrial
Glass
de
partie
des
lots
478
et
479,
le
13
septembre
1949
pour
le
premier,
le
15
août
1950
pour
le
second,
d’une
contenance,
respectivement,
de
62.48
arpents,
au
prix
de
$50,000,
aussitôt
acquitté,
et
de
51.13
arpents,
au
coût
de
$57,000,
dont
quittance
entière
sur
signature
de
l’acte
(voir
les
pièces
A-3
et
A-7).
LES
CESSIONS
À
TITRE
Gratuit
:
Le
dépôt,
au
bureau
d’enregistrement
provincial,
par
l’autorité
civique
de
Ville
Saint-Laurent,
le
30
novembre
1953,
d’un
plan
de
subdivision
urbaine,
‘affectant
les
numéros
478
et.
479,
induisit
la
compagnie
intimée,
dans
un'
esprit
de
coopération,
à
céder
à
la
municipalité,
pour
un
dollar,
le
13
décembre
1953,
pas
moins
de
1,496,039
pieds.carrés
en
superficie,
afin
de
faciliter
le
tracé
de
rues
et
l’ouverture:d’un
pare:
Autre
cession,
en
pur
don,
à
la
ville,
le
28
Juin
1956,
de
14,770
pieds
carrés
pour
le
complément
d’une
rue
(pièce
A-2).
Une
troisième
cession,
40,000
pieds
carrés,
au
prix
nominal
d’un
dollar,
fut
faite
le
12
décembre
1954,
à
la.
Congrégation
juive
de
Saint-Laurent,
pour
l’érection
d’une
synagogue
(pièce
A-2).
La
récapitulation
de
dons
immobiliers
atteint.
un
chiffre
global
le
1,550,000
pieds
carrés.
LES.
VENTES
:
Suivant
la
pièce
A-2,
ventes
ds
terrains
auraient
été
consenties
par
l’intimée
entre
le
6
mai
1955
et
le
17
décembre
1957,
englobant
une
étendue
totale
de
2,025,747
pieds
carrés.
Il
importe
de
retenir
que
ces
transactions
eurent
lieu
plus
de
sept
ans
après
l’achat
des
lots
478
et
479
(13
septembre
1949
et
15
août
1950).
Si,
véritablement,
comme
l’appelant
le
soutient,::la
compagnie
excerçait
le
négoce
des
ventes
d’immeubles,
convenons
qu’au
rythme
moyen
de
moins
de
deux
ventes
l’an,
durant
sept
ans,
l’entreprise
s’avérait
plutôt
stagnante.
Au
paragraphe
35.
de
l’admission
conjointe
des
faits
(Statements
of
Facts.
Agreed
upon
by
the
Appellant
and
Respondent),
il
est
reconnu
que:
35.
From
the
time
of
the
sale
of
its
business
in
1949
referred
to
in
paragraph
4
hereof,
until
June
30,
1958,
Industrial
Glass
did
not
effect
any
sales
or
transfers
of
land
other
than
those
hereinabove
referred
to
.
.
.
Par
ailleurs,
l’intimée
déclare
que
l’interdiction
portée
au
règlement
de
zonage
(30
juin
1952,
pièce
R-
21).de
bâtir
pour
fins
industrielles
sur
les
lots
478
et
479
la
privait
de
pouvoir
louer
à
baux
emphytéotiques
ces
mêmes
propriétés.
C’est
3e
qu’elle
explique,
ainsi
qu’un
autre
facteur
puissant,
aux
paragraphes
12
et
13
de
sa
réponse
à
l’avis
d’appel;
je
cite
:
12.
After
the
zoning
restriction
was
imposed,
the
Respondent
attempted,
without
success
over
the
next
three
years,
to
lease
land
in
the
restrictively
zoned
area.
It
became
evident,
however,
that,
although
a
commercial
or
industrial
firm
will
take
land
on
longterm
lease
for
commercial
or
industrial
purposes,
the
same
factors
do
not
apply
in
the
case
of
residential
Use
of
property.
There
is
no
demand
in
Canada
for
the
leasing
of
vacant
land
for
the
purpose
of
effecting
industrial
construction
thereon.
Even
to
the
present
date
(June
13,
1966)
the
Respondent
has
been
unable
to
lease
any
of
the
land
in:Lots:
478
and
479
which
has
been
restrictively
zoned
for
residential
purposes.
13.
By
the
year
1955,
the
restrictively
zoned
area
was
completely
unleased
and
was
producing
no
revenues
since
its
acquisition,
and
by
this
time
the
City
of
St.
Laurent
was
exerting
considerable
pressure
on
the
Respondent
to
prevail
upon
the
latter
to
dispose
of
the
land
in
the
said
area
in
order
to
permit
the
development
for
residential
purposes.
La
complication
relatée
au
paragraphe
12
se
conçoit
aisément
;
l’occupant
domiciliaire
a
un
intérêt
primordial
à
la
propriété
entière
du
sol
de
sa
demeure
;
il
en
va
différemment
de
l’industrie
pour
de
multiples
raisons.
Les
pressions
exercées
par
le
Conseil
de
la
Cité
de
Saint-
Laurent
(para.
13)
sont
révélées
avec
une
vigueur
presque
comminatoire
dans
une
lettre
officielle
du
gérant
de
la
Cité,
monsieur
Lucien
Toupin,
c.a.,
datée
le
27
juin
1955
(pièce
R-15),
écrite
au
président
de
la
compagnie
Industrial
Glass
Limited.
C’est
là
une
véritable
‘‘mise
en
demeure’’
de
vendre
qui
vaut
d’être
textuellement
reproduite.
le
27
juin
1955
M.
Alexis
Nihon,
Président,
Industrial
Glass
Company
Limited,
6020
Côte-de-Liesse,
SAINT-LAURENT,
P.Q.
Cher
Monsieur,
Le
Conseil
de
la
Cité
de
Saint-Laurent,
à
sa
réunion
de
comité
tenue
le
22
juin
1955,
m’a
prié
de
vous
aviser
qu’il
regrettait
infiniment
que
les
terres,
portant
les
numéros
de
cadastre
478
et
479
de
la
Paroisse
de
Saint-Laurent,
ne
soient
pas
encore
construites,
alors
que
les
terrains
situés
sur
les
côtes
est
et
ouest
de
ces
deux
fermes,
le
sont
entièrement,
depuis
trois
ans
pour
le
côté
est,
et
depuis
plus
d’un
an
pour
le
côté
ouest.
Par
ce
fait,
qui
est
dû
«
ce
que
vous
ne
vendez
pas
lesdits
terrains,
malgré
les
nombreux
acheteurs
qui
sont
prêts
à
les
construire,
non
seulement
vous
nuisez
au
développement
de
la
Cité
de
Saint-Laurent,
mais
encore
vous
êtes
l’objet
de
nombreuses
plaintes
de
la
part
des
résidents
de
cette
section
de
la
Cité
de
Saint-Laurent,
parce
qu’il
nous
est
impossible
d’y
installer
les
services
d’améliorations
locales
qui
amèneraient
un
meilleur
drainage
de
ce
district
ainsi
qu’une
amélioration
de
l’approvisionnement
d’eau,
sans
parler
de
l’installation
des
pavages
qui
élimineraient
la
poussière
dont
tout
le
monde
se
plaint.
Le
Conseil
qui
connaît
bien
vos
sentiments
sur
le
développement
de
la
Cité
de
Saint-Laurent
est
tout
à
fait
surpris
de
votre
attitude
à
ce
sujet,
qui
est
un
manque
de
civisme
à
l’endroit
des
citoyens
qui
demeurent
dans
cette
partie
de
la
Cité
de
Saint-
Laurent.
Bien
à
vous,
Le
Gérant,
(Signature)
Lucien
Toupin
Lucien
Toupin,
C.A.
Il
est
vrai
que
la
première
vente,
transigée
le
6
mai
1955,
précède
d’un
mois
et
demi
environ
la
‘
‘
mercuriale
”
du
Conseil
municipal,
mais
la
preuve
démontre,
à
l’évidence,
l’antériorité
du
mécontentement
de
ce
corps
public
doublement
alerté
par
le
souci
d’obtenir
des
revenus
plus
élevés
et
par
les
plaintes
d’acheteurs
éconduits
(voir
la
pièce
R-15).
À
ce
témoignage
littéral
du
gérant
de
la
Cité
de
Saint-Laurent
s’ajoute
celui
de
monsieur
René
Laberge,
gérant
de
la
Cité
de
Lachine,
entendu
à
la
requête
de
la
compagnie
(alors
appelante)
devant
la
Commission
d’appel
de
l’impôt.
Les
dépositions
prises
à
cette
première
enquête
forment
partie
du
présent
appel
sous
la
cote
R-22.
Les
citations
cei-
-dessous
sont
extraites
des
pages
67
et
68.
Me
Robert
Walker,
c.r.,
l’un
des
procureurs
de
Industrial
Glass,
interroge
le
gérant
de
la
Cité
de
Lachine
:
D.
Monsieur
Laberge,
êtes-vous
au
courant
du
fait
que
Industrial
Glass
Company
Limited
est
une
compagnie
qui
est
propriétaire
d’une
grande
étendue
de
terrains,
partie
desquels
est
dans
les
limites
de
la
Cité
de
Lachine?
R.
Oui,
monsieur.
D.
Avez-vous
eu
occasion
de
temps
à
autre,
dans
vos
fonctions,
de
parler
et
de
renseigner
les
parties
intéressées
à
trouver
des
terrains
pour
des
fins
de
commerce?
R.
Oui,
monsieur,
dans
la
partie
nord
de
la
Cité
de
Lachine,
nous
avons
un
grand
territoire
connu
comme
parc
industriel
et
a
plusieurs
reprises
nous.
avons
eu
des
demandes
pour
des
industries
qui
voulaient
s’installer,
et
à
plusieurs
occasions
nous
avons
suggéré
le
nom
de
monsieur
Nihon
qui
était
le
propriétaire
de
plusieurs
terrains
dans
ce
quartier.
D.
Quand
vous
parlez
de
monsieur
Nihon,
est-ce
que
vous
parlez
de
sa
compagnie?
R.
Oui,
Industrial
Glass
Company
Limited.
D.
Voulez-vous
nous
dire
ce
qu’a
été
le
résultat
avec
ceux
qui
ont
été
référés
à
Industrial
Glass
Company
Limited
ou
de
plusieurs
personnes
que
vous
avez
référées
là?
R.
La
réponse
prédominante
était
que
monsieur
Nihon,
ou,
par
exemple,
Industrial
Glass
Company
Limited,
ne
vendait
pas
de
terrains
en
aucune
circonstance.
D.
Vous
savez
qu’il
y
a
actuellement
quelques
baux
en
existence?
R.
Oui,
monsieur.
Une
autre
corroboration
de
la
ligne
de
conduite
arrêtée
par
Industrial
Glass
de
ne
point
vendre
mais
de
louer
ses
terrains
à
baux
emphytéotiques
ressort
de
la
déposition
de
monsieur
Bernard
Hogan,
courtier
en
immeubles,
de
la
Cité
de
Saint-Laurent
;
je
cite
aussi
ce
témoignage,
transcrit
aux
pages
44
et
45
de
la
pièce
R-22
(partie
anglaise).
Me
Walker,
c.r.,
questionne
:
Q.
Would
you
describe
what
your
business
is,
sir?
A.
I
am
a
realtor
and
I
sell
real
estate
and
I
am
also
a
developer.
Q.
Is
it
correct
to
say
that
you
are
the
developer
of
the
large
development
at
the
corner
of
Atwater
and
St.
Catherine?
A.
Yes.
Q.
And
this
is
not
your
only
project—you
have
had
others
before?
A.
Yes.
Q.
Are
you
aware
of
the
activities
of
Industrial
Glass
Company
Limited
in
Montreal?
A.
Yes.
Q.
Do
you
know
anything
about
its
reputation
insofar
as
the
sale
of
its
lands
is
concerned?
A.
No
land
for
sale.
Q.
Have
you
actually
had
personal
experience
of
that?
Did
you
attempt
to
buy
any
of
it?
A.
I
attempted
to
buy
the
Atwater
spot
many
times
but
it
just
couldn’t
be
done,
so
we
had
to
enter
into
an
emphyteutic
lease.
Sur
la
foi
de
ce
qui
précède,
l’assertion
réitérée
de
l’intimée,
quant
à
la
politique
d’affaires
qu’elle
entend
appliquer
et
au
but
pratique
qu’elle
se
propose
d’atteindre:
locations
à
long
terme,
semble
bien
difficile
à
récoquer
en
doute.
Les
Baux
EMPHYTÉOTIQUES
:
Une
compagnie
d’une
espèce
aussi
exceptionnelle
que
celle-ci,
propriétaire
d’un
actif
immobilier
de
prés
de
cinquante
millions
de
pieds
carrés,
achetés
au
comptant,
sans
emprunt
bancaire
et
sans
hypothèque,
peut
se
permettre
de
confier
à
un
avenir
prometteur
le
soin
de
la
dédommager
au
centuple,
peut-être,
des
années
d’attente.
Je
me
hâte
d’ajouter
que
cette
remarque
est
conforme
aux
prévisions
de
l’intimée
que
la
progression
incessante
de
la
région
métropolitaine
ne
manquera
pas
d’amener,
comme
inévitable
corollaire,
l’acquiescement
d’industriels
en
quête
d’espace,
aux
conditions
certes
onéreuses
des
locations
emphytéotiques.
Une
feuille
insérée,
sans
cote
particulière,
mais
portant
le
numéro
8,
à
la
liasse
de
pièces
marquées
R-1
à
R-21,
mentionne
dix
baux
à
longs
termes
conclus
pendant
la
période
du
10
septembre
1954
au
2
8juin
1960.
De
ceux-ci,
huit
sont
emphytéotiques,
soit
pour
des
termes
allant
de
dix
à
soixante
ans;
des
deux
autres,
l’un
a
une
durée
de
cinq
ans,
l’autre
de
huit.
Cinq
locataires
ont
construit
à
leurs
propres
frais
les
bâtiments
qu’ils
occupent;
les
autres
constructions
appartiennent
à
des
organisations,
telles
Alexis
Nihon
&
Cie.,
Ltée,
et
Golf
Gardens
Ltd.,
dont
monsieur
Nihon
détient
la
grande
majorité
des
actions.
AUTRES
REMARQUES
:
Le
savant
procureur
du
ministère
a
commenté
deux
paragraphes
du
procès-verbal
d’une
assemblée
des
directeurs
de
la
compagnie
Industrial
Glass
Limited,
tenue
le
29
août
1949
(voir
le
document
numéroté
98
à
la
pièce
R-1—R-21).
Me
Garon
soumet
que
les
extraits
ci-après
cités
de
ces
minutes
dénoteraient
l’intention
véritable
de
l’intimée
d’acheter,
pour
revendre
à
brève
échéance,
dans
un
but
purement
spéculatif,
des
terrains
à
Côte-de-Liesse
et
à
Cote
Vertu.
Voici
les
textes:
MINUTES
of
a
meeting
of
the
directors
of
INDUSTRIAL
GLASS
COMPANY
LIMITED,
held
at
Montreal,
at
the
office
of
Messrs.
Walker,
Martineau,
Chauvin,
Walker
&
Allison,
414
St.
James
Street
West,
at
11:00
o’clock
in
the
morning,
on
the
29th
of
August,
1949.
PRESENT:
Messrs.
Alexis
Nihon
John
A.
McMaster
Jean
Martineau
being
all
the
directors
of
the
company.
Mr.
Alexis
Nihon
takes
the
chair
and
Mr.
Jean
Martineau
acts
as
Secretary.
The
President
states
that
the
company
has
a
large
surplus
and
!
a
considerable
amount
of
undivided
profits
which
are
not
immediately
required
and
he
suggests
that
part
of
this
surplus
and
undivided
profits
be
estimated
to
bring
additional
revenues
to
the
company.
The
President
explains
that
it
is
possible
for
the
company
to
buy
certain
immovable
properties
on
Côte
de
Liesse
Road
and
on
Cote
Vertue
Road,
which
could
be
resold
at
a
fair
profit
within
a
short
time
because
of
the
rapid
developments
and
growth
of
the
town
and
of
the
parish
of
St-Laurent.
Monsieur
le
bâtonnier
Martineau,
témoin
à
l’enquête,
croit
être
le
rédacteur
de
ce
rapport
d’assemblée.
Il
explique
que
la
transformation
soudaine
d’une
industrie
de
vitrerie
commerciale
en
Compagnie
de
placements
immobiliers
à
long
terme,
avant
l’obtention
des
autorisations
administratives,
pourrait
compliquer
la
négociation
des
achats
de
terrains
projetés.
"‘Nous
avions
des
doutes’’,
dit-il,
‘‘quant
aux
pouvoirs
de
la
compagnie
d’acquérir
des
immeubles
pour
une
longue
durée
de
possession.
J’ai
consulté
à
ce
sujet
l’un
de
mes
associés,
Me
Frank
Chauvin
(maintenant
décédé),
et
nous
avons
essayé
de
contourner
la
difficulté
légale
en
rédigeant
le
procès-verbal
du
29
août
1949,
tout
comme
s’il
s’agissait
pour
Industrial
Glass
d’un
investissement
à
court
terme’’.
Il
convient
de
rappeler
qu’un
premier
permis
‘‘spécial’’
ou
intérimaire
de
mainmorte
ne
fut
accordé
par
l’autorité
provinciale
que
le
5
juillet
1950,
et
le
permis
définitif
pas
avant
le
21
août
1954
(voir
les
paragraphes
11
et
15
de
l’admission
conjointe
des
faits,
“Statement
of
Facts
Agreed
upon
by
the
Appellant
and
Respondent’’).
Il
va
sans
dire
que
Me
Garon
a
convenu
volontiers
de
l’absolue
véracité
de
ce
témoignage.
A
mon
sens,
et
sans
faire
acception,
pour
l’instant,
des
précisions
apportées
par
M.
le
bâtonnier
Martineau,
c.
r.,
le
résultat
pratique
des
opérations
de
la
compagnie
qui,
de
1949
à
1958
inclusivement,
refuse
de
vendre
sinon
sous
le
coup
de
menaces,
dispose
irréfutablement
de
cette
objection.
Suppose
même
que
l’intimée
ait
eu
l’intention
manifestée
au
procès-verbal
du
29
août
1949,
pareille
intention
s’effacerait
devant
le
fait
matériel
et
constant
d’une
politique
Complètement
différente.
La
loi
fiscale
ne
retient
pas
une
intention
purement
conjecturale
que
refute
la
réalité.
De
cet
incident,
la
Cour
ne
saurait
retenir
que
la
plausibilité
des
explications
précitées.
Dans
la
dernière
déposition
entendue,
celle
de
monsieur
Jean-
Louis
Hornet,
cotiseur
à
l’impôt
fédéral,
je
puise
les
renseignements
suivants,
reproduits
substantiellement
à
la
pièce
A-7:
des
quelque
cinquante
millions
de
pieds
carrés
de
sol
appartenant
à
Industrial
Glass,
avant
la
première
vente,
le
6
mai
1955,
la
compagnie
en
possédait
encore
48,493,440
pieds
le
80
juin
1964.
Une
proportion
de
8%
du
domaine
initial
est
louée
à
divers
preneurs,
la
compagnie
Alexis
Nihon
Limitée
y
comprise
;
une
tranche
de
12.3%
de
ces
terrains
a
été
cédée
à
titre
gratuit,
expropriée
(ce
qui
est
une
vente
forcée),
ou
vendue.
Les
lots
478
et
479,
qui
équivalent
à
45%
environ
de
tout
l’actif
immobilier
de
la
compagnie,
sont
en
majeure
partie
inclus
dans
la
fraction
de
12.3%
ci-haut
mentionnée.
Enfin,
au
30
juin
1964,
les
quatre-
cinquièmes,
79.5%
exactement,
des
terres
de
l’intimée
‘‘n’étaient
ni
vendues,
ni
louées
et
ne
produisaient
aucun
revenu’’.
Fidèle
à
son
objectif.
Industrial
Glass
se
réservait
l’avenir,
en
se
réservant
son
avoir.
Cette
opinion,
le
savant
membre
de
la
Commission
d’appel
de
l’impôt,
Me
Maurice
Boisvert,
c.r.,
la
résume
avec
une
remarquable
clarté,
à
la
page
236
de
sa
décision
très
élaborée,
datée
le
2
décember
1965,
à
laquelle
je
souseris
en
tout
point.
Me
Boisvert
écrit
:
Je
suis
arrivé
à
la
conclusion
que
l’appelante
s’est
déchargée
du
fardeau
qui
lui
incombait
de
prouver
l’erreur
du
Ministre
en
taxant
des
profits
qui
n’étaient
rien
d’autre
qu’une
augmentation
d’un
capital
placé
dans
des
propriétés
immobilières.
Son
intention
initiale
n’a
pas
changé.
Sa
conduite,
s’accordant
en
tout
point
avec
son
intention,
a
toujours
été
celle
de
quelqu’un
qui
a
fait
un
placement
et
non
celle
d’un
commerçant.
Conclusion
:
L’appelant
a
beaucoup
épilogué
sur
"‘l'intention
seconde”?
qui
ressortirait
des
quelques
ventes
consenties
par
l’intimée
et
cite
à
l’appui
de
cette
prétention,
entre
autres
décisions,
celle
de
Regal
Heights
Limited
v.
M.N.R.,
[1960]
R.C.
de
l’E.
194
;
[1960]
C.T.C.
46.
Une
différence
radicale
distingue
cette
cause
de
l’actuelle
:
dans
le
premier
cas,
la
vente
totale
de
l’actif,
‘lock,
stock
and
barrel’’
selon
l’expression
anglaise,
suivit
l’échec
de
l’intention
première
de
gagner
la
compagnie
Simpson-Sears
à
construire
un
centre
d’affaires
sur
les
propriétés
de
Regal
Heights
Ltd.
Or,
en
l’instance
présente,
la
preuve
établit
que,
pendant
la
période
pertinente,
et
même
au-delà,
Industrial
Glass
conservait
84%
de
ses
biens
immobiliers,
n’ayant
vendu,
sous
l’empire
d’une
certaine
contrainte
morale,
qu’une
parcelle
approximative
de
4%.
Pour
ces
motifs,
l’appel
du
ministre
du
Revenu
national
est
rejeté.
Le
dossier
de
la
cause
sera
référé
au
ministère
concerné,
si
besoin
est,
pour
effectuer
la
détaxe
afférente
à
ce
Jugement.
L’intimée
aura
droit
de
recouvrer
les
frais
et
dépens
encourus.
MINISTER
OF
NATIONAL
REVENUE,
Appellant,
DUNCAN
JOSEPH
DESB
ARATS
and
EDWARD
WILLIAM
DESBARATS,
Respondents,
11-
,
Exchequer
Court
of
Canada
(Noël,
J.),
May
11,
1967,
on
appeal
from
decisions
of
the
Tax
Appeal
Board,
reported
38
Tax
A.B.C.
25
and
38.
Income
tax—Federal—Income
Tax
Act,
R.S.C:
1952,
c.
148—Sections
ductible
by
partners;
|
.
|
up,.
|
The
appellants
were
partners
in
an
advertising
agency
until
April
1,
1961,
when
a
corporation
was
formed
to
take
over
the
business.
At
that
time
the
partnership
was
indebted
to
the
bank
in
the
amount
of
$184,924,
for
which
the
two
appellants
had
personally
deposited
collateral
worth
$78,255.
This
collateral
was
sold
by
the
bank
and
applied
in
reduction
of
the
bank
loan,
which
the
appellants
had
guaranteed.
In
computing
their
incomes
for
1961
the
appellants
now
sought
to
deduct
$32,998
and
$45,257,
respectively,
in
respect
of
their
payment
of
the
loan.
The
evidence
disclosed
that
the
partnership
accounts
reflected
a
loss
of
$68,287
for
the
year
ended
December
31,
1960,
after
deducting
partners’
drawings
of
$51,271,
and
that
the
partners
had
been
allowed
their
share
of
the
difference
in
computing
their
taxable
incomes
for
1959
and
1960.
Remaining
in
issue
were
(1)
whether
it
was
proper
for
the
Minister
to
reduce
the
1960
partnership
loss
by
the
amount
of
the
partners’
drawings
which
had
been
deducted
as
an
expense,
and
(2)
whether
the
partners
were
entitled
to
a
further
deduction
in
respect
of
their
payment
of
the
bank
loan.
HELD:
(1)
The
drawings
by
partners
in
a
partnership
could
not
be
deducted
as
an
expense
in
determining
their
income
from
the
partnership
and
the
correct
deductions
in
respect
of
the
1960
loss
had
been
made.
(2)
To
deduct
the
repayment
of
the
bank
loan
would
in
effect
be
to
allow
two
deductions
in
respect
of
the
expenses
defrayed
thereby.
In
any
event,
the
payment
was
of
a
capital
nature
and
the
deduction
was
prohibited
by
Section
12(1)
(b).
The
appeal
was
allowed.
CASES
REFERRED
To
:
Bennett
and
White
Construction
Co.
Ltd.
v.
M.N.R.,
[1949]
S.C.R.
287;
[1949]
C.T.C.
1;
Watney
v.
Musgrave
(1880),
5
Ex.
D.
241;
Montreal
Coke
Manufacturing
Co.
v.
M.N.R.,
[1944]
A.C.
126;
[1944]
C.T.C.
94.
A.
Garon
and
P.
H.
Guilbault,
for
the
Appellant.
E.
Colas,
for
the
Respondent.
NoëL,
J.:—These
are
appeals
from
the
decision
of
the
Tax
Appeal
Board
dated
January
14,
1965
[reported
38
Tax
A.B.C.
25
and
38],
allowing
the
appeals
of
the
respondents
from
assessments
resulting
in
additional
taxes
for
the
year
1961
in
the
amount
of
$5,048.01
for
Duncan
Joseph
Desbarats
and
in
the
amount
of
$4,303.37
for
Edward
William
Desbarats.
The
above
amounts
were
added
to
the
tax
indebtedness
of
both
the
respondents
when
the
Minister
refused
to
allow
Duncan
Joseph
Desbarats
to
deduct
a
loss
of
$32,998.24
and
Edward
William
Desbarats
to
deduct
a
loss
of
$45,257.62
from
their
respective
revenues
which,
in
the
case
of
Duncan
Joseph
Desbarats,
resulted
in
a
taxable
income
of
$18,711.65
(instead
of
a
declared
net
loss
of
$22,866.59)
and
in
the
case
of
Edward
William
Desbarats
resulted
in
a
taxable
income
of
$16,717.67
(instead
of
a
declared
net
loss
of
$45,939.95).
The
parties,
through
counsel,
agreed
that
the
evidence
adduced
herein,
verbal
as
well
as
documentary
would
apply
to
both
appeals.
The
above
losses
of
$32,998.24
and
$45,257.62
totalling
$78,-
255.86
arose
in
the
following
circumstances.
Both
of
the
respondents
carried
on
business
in
partnership
under
the
name
of
Desbarats
Advertising
Agency
till
March
31,
1961.
Over
a
number
of
years,
during
which
the
partnership
operated,
the
partners
would
guarantee
bank
loans
made
to
the
partnership
and
the
financial
statements
of
the
advertising
business
show
a
liability
to
the
Banque
Canadienne
Nationale
for
each
year.
The
Desbarats
Advertising
Agency
in
its
statement
of
profit
and
loss
for
the
year
ended
December
31,
1960,
showed
a
loss
of
$68,287.62.
The
partnership
operated
only
three
months
in
1961
at
a
net
profit
of
$39,712.97
and
on
March
31,
its
assets
and
liabilities
were
sold
to
a
limited
corporation
called
"
Desbarats
Rayment
Advertising
Ltd.’’
as
of
March
31,
1961,
and
the
partnership
was
dissolved.
At
the
above
date,
the
partnership
owed
to
the
Banque
Canadienne
Nationale
the
sum
of
$184,924.01
which
the
partners
had
guaranteed
personally
by
endorsement
and
also
by
depositing
a
number
of
bonds
owned
by
them.
The
partners
were
called
upon
by
the
bank
to
pay
the
loans
they
had
guaranteed
and
the
bonds
were
sold
by
the
bank.
A
sum
of
$78,255.86
was
realized
therefrom
and
this
amount
was
applied
in
satisfaction
of
the
personal
guarantee
assumed
by
the
partners
and
reduced
the
partnership
debt
to
the
bank
from
$184,924.01
to
$106,568.15.
Edward
William
Desbarats’
share
was
$45,257.62
and
that
of
his
brother
Duncan
was
$32,998.24.
Desbarats
Rayment
Advertising
Ltd.
assumed
payment
of
the
balance
owing
to
the
bank
of
$106,568.15
and
the
Desbarats
brothers
remained
liable
for
this
amount
under
their
endorsement
to
the
bank.
The
business
of
the
com-
pany
was
disastrous
for
both
appellants
when
the
company
later
went
into
bankruptcy
and
they
were
unable
to
obtain
reimbursement
for
their
losses.
The
partners
claimed
the
above
amounts
of
$45,257.62
and
$32,998.24
as
expenses
or
losses
applicable
against
the
income
of
the
partnership
for
its
three
months
of
operations
in
1961
and,
as
already
mentioned,
the
Minister
refused
to
allow
such
deductions
on
the
basis
that
the
sum
of
$78,255.86,
which
the
partners
were
called
upon
to
pay
in
1961,
was
in
satisfaction
of
a
debt
assumed
by
the
partners
and
was
a
non-deductible
capital
expense
within
the
meaning
of
paragraph
(b)
of
subsection
(1)
of
Section
12
of
the
Income
Tax
Act.
The
position
taken
by
the
respondents
is
that
the
above
amounts
of
$45,257.62
and
$32,998.24
are
really
expenses
applicable
against
the
income
of
the
respondents
for
the
year
1961,
having
served
to
pay
for
losses
which
occured
in
the
running
day
to
day
business
of
the
partnership.
The
respondents
further
submitted
that
the
appeals
should
be
vacated
for
the
additional
reason
that
in
the
year
1961
the
respondents
had
no
income
but
a
loss
which
they
allege
was
in
the
amount
of
$36,509.91.
This
loss,
however,
is
arrived
at
by
taking
an
operating
loss
of
$78,222.58
(which
the
respondents
were,
however,
unable
to
substantiate
at
the
hearing
of
these
appeals)
deducting
therefrom
an
amount
of
$39,712.67
of
profits
for
the
first
three
months
of
the
year
1961,
and
thus
obtaining
the
above
mentioned
sum
of
$38,509.91
(and
not
$36,509.61
as
alleged
by
the
respondents).
The
statement
of
profit
and
loss
of
the
partnership
for
the
year
ended
December
31,
1960,
however,
shows
a
net
loss
for
the
year
of
$68,287.62
and
not
$78,222.58,
as
submitted
by
the
respondents.
Furthermore,
the
above
statement
also
discloses
that
drawings
of
the
partners
in
a
total
amount
of
$51,271.06
for
the
year
were
deducted
as
operating
expenses
and
if
these
amounts
cannot
be
so
deducted
and
must
be
re-added
to
the
revenue
for
the
year,
the
loss
here
would
be
$17,016.56
and
not
$68,287.62.
The
respondents,
therefore,
would
be
entitled,
under
Section
27(1)
(e)
of
the
Act,
to
offset
their
share
of
partnership
loss
of
$17,016.56
against
other
business,
investment,
rental
and
salary
income
of
the
same
year,
i.e.,
1960,
and
the
balance
would
then
remain
available
for
carry-over
to
other
years.
The
respondents,
however,
cannot
deduct
such
share
as
they
have
already
done
so.
The
documentary
evidence
discloses
that
Edward
William
Des-
barats,
in
respect
of
his
share
of
the
partnership
loss
of
$6,843.97,
in
computing
his
income
for
1960,
deducted
$1,508.19
and
for
1959
deducted
the
balance
of
this
loss,
$5,004.83.
Duncan
Joseph
Desbarats
in
respect
of
his
share
of
the
partnership
.loss
of
$9,156.58
in
computing
his
income
for
1960,
deducted
$1,508.19
and
for
1959
deducted
the
balance
of
this
loss,
$7,648.39.
The
above
deductions
had
not
been
established
before
the
Tax
Appeal
Board
where
the
sole
issue
was
as
to
whether
the
respondents
were
entitled
to
deduct
as
an
operating
loss
their
share
of
the
value
of
the
bonds
sold
to
reduce
the
amount
of
indebtedness
of
the
partnership
to
the
bank.
The
argument
that
the
respondents
had
no
income
for
the
year
1961
as
a
result
of
the
losses
sustained
in
the
partnership
in
1960
had
not
been
raised.
It
was
on
the
basis
of
the
loss
appearing
on
the
partnership’s
profit
and
loss
‘statement
for
the
year
1960
that
Mr.
Boisvert,
without
dealing
with
the
question
as
to
whether
the
loss
sustained
by
the
partners
as
a
result
of
the
bank
realizing
on
the
sale
of
their
bonds
was
deductible
as
a
loss
or
not,
suggested
that
the
assessments
be
returned
and
amended
to
take
into
account
the
business
losses:
of
the
partnership
and
that
if
this
was
done,
the
respondents
would
end
up
with
a
loss
of
$36,509.91
(which,
as
already
mentioned,
should
be
$38,509.91)
instead
of
a
profit
of
$39,712.67
for
the
first
three
months
of
the
year
1961.
He,
therefore,
did
not
deal
with
the
question
as
to
whether
the
loss
sustained
through
the
sale
of
the
respondents’
bonds
was
a
capital
loss
or
not
and
this
appears
from
his
statement
at
p.
36
of
his
decision:
It
seems
to
me
that,
in
determining
the
profits
and
losses,
these
rules
were
followed.
Under
the
circumstances
I
do
not
believe
it
necessary
to
discuss
whether
or
not
the
payment,
made
to
the
bank
by
the
appellant,
represented
a
capital
loss.
Having
thus
established
that
the
respondents
have
exhausted
the
deductions
they
were
entitled
to
under
Section
27(1)
(e)
of
the
Act
in
the
event
the
partnership’s
loss
is
$17,016.56
and
not
$68,287.62,
the
sole
matter
now
remaining
is
whether:
(1)
the
profit
of
the
partnership
was
properly
established
by
adding
the
drawings
of
the
partners
to
the
revenue
of
the
partnership
and
not
allowing
them
as
operating
expenses
and
(2)
whether
the
respondents
would
be
entitled
to
a
further
deduction
for
the
loss
sustained
as
a
result
of
the
sale
of
their
bonds.
That
the
drawings
of
the
partners
in
a
partnership
cannot
be
deducted
as
an
operational
expense
cannot,
in
my
view,
be
contested.
This,
indeed,
follows
from
a
reading
of
Sections
6(1)
(c)
and
15(1)
of
the
Act.
Under
Section
6(1)
(c)
the
profits
of
a
partnership
must
all
be
included
in
the
partners’
income
for
a
taxation
year
whether
or
not
actually
withdrawn
or
even
capable
of
being
withdrawn
in
the
year
as
all
the
earnings
of
the
part-
nership
business
are
business
income
of
the
individual
partners
and
not
of
the
partnership.
The
entire
income
of
partners
is
then
taxed
in
the
hands
of
the
partners
as
part
of
their
income
for
the
calendar
year
in
which
the
fiscal
period
of
the
partnership
ends
according
to
their
respective
interests.
It
therefore
follows
that
the
only
loss
in
the
year
1960
that
can
be
offset
against
the
respondents’
income
is
$17,016.56
and
not
$68,287.62
and
as
such
a
deduction
has
already
been
effected,
the
respondents
can
obtain
no
further
relief
in
this
respect.
The
only
matter
now
remaining
is
whether
the
amounts
of
$45,257.62
and
$32,998.24,
the
respective
values
of
the
bonds
owned
by
the
parties
and
deposited
at
the
bank
as
collateral
for
the
loans
made
to
the
partnership,
which
the
partners
lost
as
a
result
of
their
sale
when
called
upon
to
make
good
the
guarantee
given
to
the
bank,
was
a
deductible
loss
within
the
meaning
of
paragraphs
(a)
or
(b)
of
subsection
(1)
of
Section
12
of
the
Act.
In
order
to
properly
resolve
the
question,
it
is
helpful
to
examine
the
manner
in
which
the
indebtedness
of
the
partners
to
the
bank
arose.
During
the
years
1958,
1959,
1960
and
1961
the
partnership,
and
from
March
31,
1961,
the
corporation
Desbarats
Rayment
Advertising
Limited,
sustained
an
operating
loss
of
$140,000
due
to
a
number
of
factors
which
the
respondents
list
at
paragraphs
9
and
10
of
their
respective
Answer
to
notice
of
appeal
of
appellant’’
as
follows:
9.
.
.
.
due
mainly
to
the
fact
that
the
gross
billings
were
only
half
of
what
they
had
expected,
that
the
overhead
was
increased
by
100%,
that
nearly
$110,000
of
salaries
were
paid
to
the
various
gentlemen
that
were
brought
in
at
the
time
A.
Colin
Rayment
joined
the
original
partnership,
and
that
there
were
delinquent
receivable
accounts
in
the
amount
of
$125,000.00;
10.
.
.
.
in
order
to
meet
this
continually
increasing
deficit,
which
was
occurring
in
the
day
to
day
running
business
of
the
partnership,
the
Respondent
and
his
brother,
Duncan
Joseph
Desbarats,
obtained
a
loan
from
the
Banque
Canadienne
Nationale,
totalling
$140,000.00
on
December
31st,
1960,
and
guaranteed
by
endorsement
of
the
Desbarats
brothers
and
an
additional
guarantee
of
bonds
held
on
deposit
which
were
the
personal
property
of
the
Respondent
and
his
brother;
On
April
1,
1961,
however,
three
months
later,
the
guaranteed
debt
of
the
partnership
to
the
bank
had
reached
the
sum
of
$184,924.01
and
it
was
then
that
the
Desbarats
brothers
had
to
consent
to
the
sale
of
their
bonds
and
the
amount
of
their
sale,
e.g.,
$78,355.86
was
then
deducted
from
the
debt
of
the
partnership
to
the
bank.
It
therefore
appears
that
the
loans
made
by
the
bank
to
the
partnership,
which
eventually
added
up
to
$184,924.01
were
used
by
the
partnership
in
its
day
to
day
business
and
were,
over
the
years,
charged
off
as
operating
expenses
in
arriving
at
the
partners’
income
each
year.
It
is
clear
that
should
the
amounts
of
$45,267.62
and
$32,998.24
now
be
allowed
to
be
charged
off,
the
respondents
would
be
charging
off
the
same
expense
twice
and,
of
course,
this
they
cannot
do.
It
however
appears
that
even
if
they
were
not
charging
the
expenses
twice,
the
loss
sustained
by
the
sale
of
the
bonds
could
not
be
charged
off
as
an
expense
either
under
Section
12(1)
(a)
or
12(1)
(b)
as
the
value
of
these
bonds
was
lost
in
the
process
of
supplying
capital
funds
to
the
partnership
business
which
was
the
means
of
carrying
on
the
business
of
the
partnership
and
such
means
must
not
be
confused
with
the
activities
of
the
business
itself.
These
bonds
were
indeed
part
of
the
capital
structure
of
the
partnership
business
and
as
stated
by
Rand,
J.
in
Bennett
and
White
Construction
Company
Limited
v.
M.N.R.,
[1949]
S.C.R.
287
at
293;
[1949]
C.T.C.
1
at
7,
when
referring
to
premiums
paid
by
the
taxpayer,
a
construction
company,
to
an
individual
guarantor
of
the
company’s
bank
loans
for
the
purpose
of
obtaining
necessary
working
capital
(and
referring
to
Watney
v.
Musgrave
(1880),
5
Ex.
D.
241)
:
.
.
.
They
(the
premiums)
furnish
a
credit
apparatus
to
enable
the
business
to
be
carried
on,
and
although
they
affect
the
distributable
earnings
of
the
company,
they
do
not
affect
the
net
return
from
the
business.
In
Montreal
Coke
and
Manufacturing
Company
v.
M.N.R.,
[1944]
A.C.
126;
[1944]
C.T.C.
94,
an
expenditure
incurred
in
effecting
conversion
of
bonds
into
new
bonds
issued
at
a
lower
rate
was
refused
as
non-deductible.
It
was
held
therein
:
.
.
.
that
expenditure,
to
be
deductible,
must
be
directly
related
to
the
earning
of
income
from
the
trade
or
business
conducted;
that
the
businesses
of
the
appellants
were
not
to
engage
in
financial
operations
and
expenditure
incurred
in
relation
to
the
financing
of
their
business
was
not
laid
out
for
the
purpose
of
earning
income
in
their
businesses
within
the
statutory
meaning
and,
accordingly,
that
under
s.
6(a)
of
the
Income
War
Tax
Act,
1927,
that
expenditure
was
not
an
allowable
deduction.
View
of
the
courts
below
that
the
deductions
claimed
also
fell
to
be
disallowed
as
being
payments
"on
account
of
capital”
within
s.
6(b)
of
the
Act
not
dissented
from.
The
losses
sustained
in
the
present
ease
are,
in
my
view,
clearly
of
a
capital
nature
and
their
deduction
is
prohibited
by
Section
12(1)
(b)
of
the
Act.
I
would,
therefore,
allow
the
appeals
with
costs
and
restore
the
assessments
appealed
from.